Assistante sociale : accompagner plutôt qu’assister

Annette Esprit, assistance sociale à la Fondation Cognacq-Jay de 2005 à 2019.
10 juin 2021
Après avoir exercé son métier d’assistante sociale dans divers secteurs, Annette Esprit a rejoint la Fondation en 2005. Elle a travaillé dans l’unité de soins palliatifs de l’Hôpital Cognacq-Jay et à l’Institut médico-éducatif, établissement où elle terminera sa carrière. Enfin, pas tout à fait, puisqu’elle va contribuer encore quelques mois bénévolement à l’action de l'Atelier Cognacq-Jay.

Quelle vision avez-vous aujourd’hui de votre métier ?

Ce métier a deux facettes, l’une technique et l’autre relationnelle qui, pour moi, ont la même importance. D’un côté, il y a une boîte à outils : la connaissance de la législation et des dispositifs propres à l’établissement et au public reçu. De l’autre, il y a le cadre de mise en oeuvre de ces outils : une relation professionnelle et humaine. Comme ce métier donne la possibilité d’accompagner des personnes sur des problématiques très différentes, mon parcours a été volontairement varié : service social en milieu rural, usine, aide à l’enfance, actions d’insertion pour une ville, placement familial éducatif, Médecins sans frontières… C’était très stimulant. Je suis convaincue d’avoir apporté autant que j’ai reçu.

Quelles évolutions-clés avez-vous perçues ?

Il y a quarante ans, c’était un travail plutôt solitaire. C’est devenu un métier qui, pour moi, ne peut s’exercer qu’au sein d’une équipe et en coordination avec les autres professionnels concernés. Autre fait notable : l’évolution actuelle des études. En plus d’une meilleure reconnaissance du diplôme, la formation va être plus ouverte, par exemple au numérique. Cela pourra aider à changer le regard sur ce métier. Car il y a encore des gens qui pensent que si l’on va vers l’assistante sociale, c’est que l’on ne peut pas faire soi-même, que l’on a besoin d’être assisté.

Quels sont les principaux enjeux pour l’assistante sociale de l’Institut Médico-Educatif ?

Accompagner le jeune vers l’âge adulte implique notamment de préparer sa sortie de l’établissement, à 20 ans, en collaboration avec l’ensemble de l’équipe. J’informe les parents des mesures spécifiques au handicap. J’ajuste mon aide à leurs besoins pour la constitution des dossiers, sans faire « à leur place », mais en les éclairant sur le sens des démarches, etc. Ce travail d’orientation est délicat, notamment à cause du manque d’établissements pour adultes. Cela demande de tisser de nombreux liens avec des structures et des partenaires institutionnels. 

En quoi consiste votre action bénévole à L'Atelier Cognacq-Jay, qui accueille les personnes touchées par le cancer ? 

J’aide à mettre progressivement en place une permanence sociale qui se veut adaptée à la spécificité de cet établissement et étroitement coordonnée avec les services qui suivent déjà les personnes accueillies. Les valeurs portées par la Fondation font écho à mes convictions. J’apprécie de contribuer encore un peu à les faire vivre.