Concourir à la réussite de tous les élèves, y compris en situation de handicap

Tout le monde a droit à la scolarité, à la culture, à l’insertion professionnelle. Et tout le monde doit avoir sa chance. Certains jeunes sont vus comme paresseux, alors qu’ils ont juste besoin d’un coup de pouce.
Sylvie PeschaudProfesseure d’anglais et référente handicap au Lycée professionnel Cognacq-Jay, Argenteuil
Une formation spécifique pour trouver des solutions adaptées
Confrontée aux difficultés de certains élèves qu'elle accompagne depuis 19 ans au lycée, notamment très bons à l’oral mais pas du tout à l’écrit, Sylvie Peschaud a décidé de suivre il y a cinq ans une formation de l’Éducation nationale pour aider pédagogiquement des élèves en situation de handicap, en particulier ceux qui vivent avec l’une des multiples « dys » (dyspraxie, dysphasie, dyslexie, etc.). Depuis, en plus de ses cours, elle coordonne les actions de l’établissement relatives au handicap, une fonction rare en lycée.
Quand on travaille dans le monde éducatif, on ne fait pas que cela : il y a aussi la dimension sociale, la relation humaine. Il y a de belles valeurs à défendre.
Sylvie PeschaudProfesseure d’anglais et référente handicap au Lycée professionnel Cognacq-Jay, Argenteuil
Des aménagements et adaptations à coordonner
La mission de Sylvie l’amène non seulement à faire le lien avec les élèves et les familles, mais aussi avec la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et l’équipe éducative du lycée pour les adaptations pédagogiques à réa-liser dans le cadre du projet personnalisé de scolarisation (PPS), et à s’occuper entre autres des aménagements (emploi du temps, aide au portage de sac de cours, lisibilité des documents, etc.). Elle collabore aussi avec les trois accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) qui veillent à leur inclusion scolaire (prise de notes, stimulation de la concentration, accompagnement lors des contrôles, etc.). « Ce n’est pas de l’assistanat », précise Laurianne Ramamonjisoa, AESH depuis deux ans. « On peut faire secrétaire s’il y a une dysorthographie qui rendrait un devoir illisible, mais c’est l’élève qui dicte le contenu. » Et si un jeune a une difficulté qui ne relève pas de la MDPH, un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) peut être mis en place, pour une aide pédagogique temporaire.
On ne réussit pas toujours. Mais quelle joie, l’an dernier, quand un élève autiste, un autre avec un lourd handicap “invisible” cognitif et un troisième avec un handicap moteur ont eu leur bac !
Sylvie PeschaudProfesseure d’anglais et référente handicap au Lycée professionnel Cognacq-Jay, Argenteuil