Le coaching pour développer les compétences comportementales

Véronique Boutillot, professeure de communication-administration, Lycée professionnel Cognacq-Jay, Argenteuil
2 septembre 2021
Confiance en soi, empathie, gestion du stress… Différentes compétences comportementales, aussi appelées soft skills, sont de plus en plus attendues par les recruteurs, au-delà des aptitudes techniques. Aussi, pour favoriser l’employabilité de ses élèves, le Lycée professionnel Cognacq-jay a eu l’idée cette année de faire appel à un coach. Un projet précurseur qui pourrait inspirer d’autres établissements, tant pour les jeunes accompagnés vers l’avenir que pour les professionnels en poste. Une professeure du lycée témoigne de l’intérêt des ateliers de coaching centrés sur l’estime de soi.

En écho aux premiers ateliers de coaching, et avec les élèves et les professeurs qui y ont assisté, nous allons élaborer un guide du comportement en entreprise, un sujet sur lequel il est utile d’insister.

Véronique Boutillot
Professeure de communication-administration, lycée professionnel Cognacq-Jay, Argenteuil

Pourquoi avoir recours au coaching ?

L’année de seconde est centrée sur le savoir-être. Ces élèves qui sortent du collège n’ont pas toujours acquis certains codes ou règles, y compris de politesse. Comme ils ont des stages dès le mois de décembre, nous mettons très tôt l’accent sur le comportement verbal et non verbal. Les ateliers de coaching sur le thème de l’estime de soi viennent compléter nos cours, afin que ces jeunes acquièrent de la confiance en eux et sachent se présenter devant un recruteur, tant en termes d’habillement que de langage. Notre objectif est qu’ils soient jugés favorablement dès les deux premières minutes.

Après des ateliers de deux fois quatre heures pour chaque classe, en novembre et en janvier pour la mienne, une autre session de coaching a eu lieu début mai, car les jeunes ont tendance à oublier. Ils ont travaillé sur la e-réputation, le discours, l’image de soi et l’apparence, au moyen de jeux, et, par moments, en équipes. Une piqure de rappel fort utile juste avant leur dernier stage.

Quels en sont les principaux bénéfices ?

Ces ateliers ont plutôt plu aux élèves. Cela leur a permis de réfléchir sur eux-mêmes, puisqu’ils ont travaillé sur l’estime de soi, ce qui était le but premier. En plus d’être éclairés sur cette notion, ils ont pu percevoir ce qu’ils communiquent quand ils se déplacent, parlent, donnent une poignée de main, etc. Ils ont eu l’occasion de prendre conscience que leur apparence est la première image qu’ils livrent d’eux. Un objectif associé était le gain de confiance en eux, qu’ils peuvent acquérir en maîtrisant certaines bases, comme penser à leur façon de s’asseoir, à leur démarche, à regarder la personne qui leur parle... Savoir travailler en équipe était un troisième objectif, vu qu’ils ont tendance à être individualistes, voire à se moquer si l’un d’eux répond de travers. Dans certains ateliers, ils ont dû travailler en groupes et prendre des décisions en commun. Il reste du travail à faire. Mais, au retour de leur premier stage, ils avaient compris que l’on ne peut pas avoir le même comportement en entreprise et en classe, que les exigences ne sont pas les mêmes.

Quel pourrait être l’apport de cette pratique pour d’autres établissements ?

D’abord un gain relatif au travail en équipe, y compris pour nous, enseignants : savoir s’écouter, prendre des décisions communes, accepter qu’il n’y ait pas forcément un meneur, mais que tout le monde a son mot à dire, et respecter le caractère de chacun. C’est aussi cela le savoir-vivre ensemble. Certainement aussi un apport sur la confiance en soi. Et pour les jeunes des maisons d’enfants, par exemple, leur donner des atouts pour leurs futurs entretiens, notamment professionnels.